Une ligne est « une longueur sans largeur»
Euclide, Éléments, Livre I 1 .
Peintre c'est aliéner la matière selon les adhésions soudaines et les ombres viscérales de sa liberté. La peinture impose la limite intrinsèque du cadre formel que l'artiste rejette. Sans cette réfutation, le peintre est un valet.
Contrairement aux titres du premier livre des Éléments, le respect d'axiome, de définition est une hérésie. Vicier le système est un objectif. Mais deux données seraient de nature à castrer l'explorateur des univers nouveaux: le support et le média – aucune création autre que purement cérébrale n'est immédiate, elle est résolument médiate.
Le support ou l'espace fini d'une potentialité infinie: Ni géomètre ni physicien, le peintre propose de nouvelles mathématiques, des voiles nouvelles et dangereuses. Lorsqu'il créée, lorsqu'il vit, l'artiste est en perpétuel danger sans cesse. Un peintre ne peut pas vivre dans un confort bourgeois, il doit se rappeler que la mort le quête, et qu'il y a des urgences créatives pulsionnelles et addictives.
Cette pulsion, c'est une ligne souterraine et formante,
Un grand nombre de lignes de forces structurent mes toiles, plus lignes immatérielles semblant émaner de la théorie des cordes que de la perspective de la Renaissance. L'intensité du geste génère des traits, sculptent la matière, dessine un paysage en relief. Ce que l'écriture ne saurait donné – le travail même du corporel même chimique,
Milorad Karakedbegovic Mirzagic, février 2012
pour Greenish Sheep in Jamaica
et IP PRoduction